✨ Bonjour, vous lisez Cyberia #042 !
✉️ Contact : @presenceinwired
🎶 Playlist : Cyberia Mix
Événement. L’Etrange Festival a souvent été un festival de cinéma asiatique qui ne dit pas son nom. En 2015, j’y applaudissais Hideo Nakata, réalisateur de Ring et Dark Water, venu présenter en première mondiale son petit dernier, Ghost Theatre, flanqué d’une idol des AKB48 à qui il avait offert le rôle principal. En 2016, j’y découvrais l’immense et terrifiant United Red Army de Koji Wakamatsu, pendant que Shohei Imamura et Sion Sono étaient également présents au programme. En 2021, j’y explorais les rares films du scénariste Atsushi Yamatoya, tout en assistant à la venue annoncée à la dernière minute du Hongkongais Donnie Yen, à l’affiche du film de clôture, Raging Fire. Et en 2022 ?
Pour sa 28e édition, le rendez-vous annuel des amateurs de cinéma de genre fait une fois de plus la part belle aux pellicules venues du continent asiatique. Une pelletée de polars sud-coréens, une rétrospective Masahiro Shinoda, Inu-Oh de Masaaki Yuasa en avant-première, un focus sur un réalisateur philippin… Il n’en fallait pas plus pour que j’enchaîne à nouveau les allers-retours au Forum des Images, sorte de Cinémathèque en moins guindée sise au milieu des boutiques du centre commercial des Halles. A l’heure où je publie, il reste encore une semaine de festival à dévorer, mais diverses circonstances et obligations m’empêchent de profiter largement de cette deuxième semaine. Qu’à cela ne tienne, ce que j’ai vu au cours de la première était tout à fait intéressant. Pour ne pas allonger excessivement cette édition, je me concentrerai ici sur les films sud-coréens, pour mieux vous parler de Masahiro Shinoda la prochaine fois.
Ecrin tout indiqué des séances d’ouverture et de clôture, l’immense salle 500 résonnait probablement encore des gunfights explosifs de Raging Fire, dont une cascade était si outrancière qu’elle avait déclenché une salve d’applaudissements. Pour succéder à un tel point final, il fallait proposer un film majuscule. Sorti le 18 mai en Corée du Sud, The Roundup de Lee Sang-yong était heureusement plus qu’à la hauteur. Cinq ans après The Outlaws, le détective Ma Seok-do, joué par Ma Dong-seok, alias Don Lee (Dernier train pour Busan), est de retour pour élucider une affaire de meurtres de touristes sud-coréens au Vietnam. Le coupable désigné est lui-même sud-coréen, et joue de la machette sur tout ce qui bouge, sans distinction d’allégeance. Son Seok-koo (D.P.) est terrifiant dans ce rôle de méchant à la cruauté sans fond que rien ne semble pouvoir stopper. Déterminé à le coffrer malgré l’inaction de la police vietnamienne, Don Lee distribue sans radinerie ses coups de poings retentissants, et ne s’interdit rien en interrogeant les vilains. Une sorte d’Obélix dans la peau d’un flic, avec assez de potentiel comique pour désamorcer les accusations d’apologie de la brutalité. Car en plus d’être un film d’action efficace, The Roundup est authentiquement drôle, ce qui achève d’en faire un excellent divertissement. Il a d'ailleurs si bien marché au box-office local qu'un troisième volet est déjà prévu pour l’année prochaine.
Mes deux autres films sud-coréens de la semaine n’étaient pas moins riches en méchants sans morale ni en combats sanglants. Pour ne pas être qu’un polar de plus, Spiritwalker de Yoon Jae-geun, sorti le 24 novembre 2021, ajoutait à cette formule maintes fois éprouvée une bonne dose de confusion identitaire, introduisant un personnage principal amnésique dont l’esprit voyage d’un corps à l’autre toutes les 12 heures. Interprété par Yoon Kye-sang (The Bacchus Lady), le malheureux I-an comprend assez vite qu’il est fourré dans une sale affaire, et que tout le monde en a après lui. D’abord soucieux de prouver aux autres qui il est - après s’être retrouvé lui-même -, notre héros finit par assumer les rôles que le hasard lui assigne pour mieux remonter le fil des événements. Prenant et efficace, Spiritwalker ne m’a déçu qu’au moment d’expliquer pourquoi le héros vit ce qu’il vit. Etait-ce bien nécessaire de se compliquer autant la vie pour en arriver là ? Mieux vaut cependant ne pas en dire plus pour qui voudrait tenter l’expérience.
Seo Bok, pour finir. Dans le cadre d’un partenariat avec Canal+, le film sorti le 15 avril 2021 était présenté gratuitement à qui n’oubliait pas d’aller retirer sa place au Forum des Images. Réalisé par Lee Yong-ju, il met en scène Gong Yoo (The Age of Shadows) dans le rôle de Min Gi-heon, ancien agent du renseignement chargé de la protection du jeune homme éponyme, premier clone humain réussi dont le corps renferme le secret de la vie éternelle. Park Bo-gum (Love in the Moonlight) campe ce miracle vivant qui suscite évidemment la convoitise, et pose la question de l’éthique dans le journalisme vidéolud… dans la recherche scientifique, excusez-moi. Sympathique dans ses dimensions action et science-fiction, le long-métrage s’égare un peu trop dans le mélo, et ce sans parvenir à émouvoir. A ces scènes bercées de musique sirupeuse, j’ai préféré celles où l’ex-agent apprend à son protégé à vivre normalement, en l’initiant par exemple au plaisir simple des nouilles instantanées. Ce que l’on fait subir à ce pauvre cobaye est malgré tout suffisamment choquant pour qu’on prenne plaisir à le voir se rebeller contre ses exploiteurs, une colère qui lui donne des petits airs de Dylan de Control et de Ryan de Galerians. Loin d’être déshonorant.
+ Les deux concerts parisiens de BLACKPINK auront bien lieu les 11 et 12 décembre à l’Accor Arena. Les places seront mises en vente le 16 septembre à 10 heures, avec deux sessions de prévente les 13 et 15 septembre. Tarifs à partir de 67,50 €.
+ Elles sont 12, mais elles ne seront que neuf au Zénith le 13 septembre. Après Chuu et Choerry, HaSeul abandonne la tournée mondiale de LOONA à cause d’une blessure à l’épaule, a annoncé MyMusicTaste mardi. Yves, quant à elle, sèche le concert d’Amsterdam en raison de symptômes de fièvre.
+ EXID va sortir un nouvel EP intitulé X le 29 septembre pour fêter une décennie d’existence. Le groupe féminin, connu notamment pour le morceau Up & Down, a annoncé la nouvelle mercredi.
+ Netflix va accueillir en mars prochain une série live adaptée du manga Sawako, aussi connu sous son titre original Kimi ni Todoke. L’oeuvre de Karuho Shiina avait déjà été adaptée en animé et en film live.
+ Le manga Insomniaques de Makoto Ojiro va recevoir une adaptation en film live, dont la sortie est prévue en 2023 au Japon. Chihiro Ikeda, scénariste de Creepy de Kiyoshi Kurosawa, est à la réalisation.
+ Le directeur artistique Shichiro Kobayashi est mort le 25 août à l’âge de 89 ans, ont annoncé les médias japonais samedi. Connu pour ses décors, il a notamment travaillé sur Le Château de Cagliostro, Utena, la fillette révolutionnaire ou encore Nodame Cantabile.
+ Le très attendu animé Chainsaw Man, adaptation du manga de Tatsuki Fujimoto, entamera sa diffusion le 11 octobre. Il sera à suivre sur Crunchyroll dans l’Hexagone.
+ Crunchyroll, dont la marque va remplacer Kazé le 1er octobre, va permettre aux lecteurs de mangas qui possèdent des tomes de séries publiées jusqu’alors sous la bannière de l’éditeur français de commander des jaquettes ornées du nouveau branding. Une annonce qui pourrait évoluer en réponse aux réactions.
+ La prochaine édition du marathon de speedruns Awesome Games Done Quick aura lieu en ligne et non en présentiel. Les organisateurs ne souhaitent pas tenir l’événement en Floride, Etat qui prend le Covid-19 trop à la légère et vote des lois anti-LGBT+.
+ Les précommandes de la Mega Drive Mini 2 sont ouvertes sur Amazon, seul revendeur de la dernière représentante de la mode des miniconsoles. Au menu, des classiques Mega Drive donc mais aussi Mega CD, accessibles au prix de 109,99 €, soit plus cher que la première.
PS. Miso eyes.