👋 Avant tout, un petit message de l’auteur de cette newsletter ! Après déjà quatre mois de publication (ça passe vite !), j’ai décidé d’apporter quelques menus changements à la présentation et aux rubriques de Cyberia. Vous trouverez notamment des recommandations de programmes sympas à streamer ! Merci d’être restés malgré les très courtes deux dernières éditions, et surtout, merci d’être là. Et joyeux Halloween, évidemment.
Mon premier film d’horreur ? Je m’en souviens comme si c’était hier. Qu’est-ce que c’était, à votre avis ? Pas un classique américain comme Scream ou Freddy, je ne regardais pas ça. Les soirées sang qui gicle entre adolescents n’ont jamais été mon truc. Quand j’étais petit, j’avais peur qu’un vampire ne m’attaque la nuit, alors vous imaginez… Non, pour me faire regarder un tel film, il fallait réussir à me convaincre. Me proposer autre chose qu’une litanie de couteaux plantés en gros plan. Pourquoi pas une histoire de fantôme japonais ?
Voilà comment j’ai fini par accepter de voir Ring d’Hideo Nakata, malgré mes réticences d’adolescent peureux. Vous allez peut-être être surpris, mais je ne l’ai vu ni chez moi, ni chez un ami, mais au lycée. Les internes dont je faisais partie avaient droit à un film le mercredi soir pour se distraire. Autant que je me souvienne, la programmation était assurée par mes camarades de l’option cinéma. Je ne sais pas précisément qui avait choisi ce film. Ce que je sais, c’est que ma rencontre avec Sadako a changé ma vie.
Certes, le film était en VF, mais je l’ai revu tellement de fois en VO que j’ai complètement oublié comment elle sonnait. Si j’ai eu peur ? Je ne me souviens plus, mais certainement moins que la fille qui a passé la moitié du temps à hurler ! Le plus important, c’est que j’ai compris que j’aimais l’angoisse, surtout quand la sauce monte petit à petit. Avec Ring, j’ai aussi découvert qu’on pouvait faire flipper sans verser une seule goutte de sang, ou presque. Et ce tout en racontant des histoires humaines, forcément tragiques mais souvent touchantes.
Adapté du roman Ring de Koji Suzuki et sorti le 31 janvier 1998 au Japon en compagnie de sa suite méconnue, The Spiral de Joji Iida, le film raconte l’histoire d’une cassette vidéo liée à plusieurs décès suspects d’adolescents. La rumeur dit qu’un fantôme vous rend visite sept jours après son visionnage. Reiko Asakawa, journaliste, enquête en compagnie de son ex-mari Ryuji et découvre l’histoire de Sadako Yamamura, fille de médium jetée vivante au fond d’un puits duquel elle ruminera des années durant sa haine de l’humanité avant de la fixer sur bande.
S’il est bien sûr un film d’horreur - même si je préfère parler d’épouvante -, Ring est tout autant un thriller technologique. La cassette maudite et ses artefacts, les photos aux visages altérés, l’enquête menée au banc de montage… Sans oublier bien sûr le climax du film, l’irruption de Sadako à travers une télévision. Quiconque passe sa vie entouré d’écrans et de gadgets divers (moi) ne peut qu’apprécier, même si les outils modernes sont mis au service de visions toutes plus terrifiantes les unes que les autres. Pour tout vous dire, pendant quelques temps, j’ai regardé ma télévision d’un oeil méfiant au moment de me coucher…
Un malaise diffus qui ne m’a pourtant pas coupé l’envie de voir les autres films de la franchise : The Spiral, la vraie suite “oubliée”, Ring 2, qui part dans tous les sens, Ring 0, le préquel touchant centré sur Sadako… Avec entrain, j’ai sauté dans le puits sans fond de la J-horror et découvert la franchise Ju-on, Dark Water, Kaïro, Noroi, La Mort en ligne et j’en passe, mais aussi des films sud-coréens comme la saga Whispering Corridors, Deux Soeurs, Phone, Bunshinsaba, White : The Melody of the Curse… Moi qui évitait les films d’horreur, j’étais devenu fan de cette épouvante qui glace le sang sans (trop) le faire couler. Et pour ça, je dis merci au film du mercredi soir.
■ LA SEMAINE
Jeux vidéo. Le pack additionnel du Nintendo Switch Online est maintenant disponible. Pour 20 € de plus que l’abonnement annuel de base, soit 39,99 €, vous avez droit à des jeux Nintendo 64 et Mega Drive ainsi qu’au futur DLC d’Animal Crossing : New Horizons. L’émulation des jeux Nintendo 64 semble poser quelques problèmes : input lag excessif, bugs d’affichage… Nintendo peut faire mieux que ça, espérons donc que ces soucis seront réglés à l’avenir et que l’offre sera complétée pour justifier le prix de ce nouveau palier.
+++ A-chan de Perfume serait en couple avec Yuuki Byrnes de Terrace House. Quand j’ai tweeté cette news, mes mentions ont pris feu. Le fondateur de l’agence WACK et une membre de ZOC surpris en pleine relation adultère. Watanabe Junnosuke, 37 ans, était déjà en train de préparer son divorce. L'ancienne membre de Crayon Pop Choa va se marier le 25 décembre. Toutes les news potins tombent en même temps, ou quoi ? L’agence d’ATEEZ en a marre des fans fous qui harcèlent le groupe. KQ Entertainment a découvert des dispositifs de pistage sur ses véhicules de fonction. La campagne d’Halo Infinite se dévoile dans une vidéo. Signé : un fan d’Halo qui a soudain envie d’une Xbox Series X. La V-tubeuse Korone Inugami devient maléfique dans Evil God Korone. Le jeu sort le 8 novembre sur Steam, et il est dans ma liste de souhaits. Voici un super moteur de recherche pour le site Abandonware Magazines. Tapez le nom d’un jeu, obtenez des pages de vieux numéros de Consoles +. Timothée Chalamet décorait des manettes Xbox 360 dans sa jeunesse. Merci au chercheur de Bellingcat qui a contribué à faire émerger la vérité. Une bibliothèque japonaise compile les meilleurs titres de livres approximatifs. Pensez-y avant d’aller demander Goethe sur la berge ou je sais pas quoi.
■ LA SÉLECTION
Musique. KOM_I chez Wednesday Campanella, c’est déjà de l’histoire ancienne. A peine son départ et l’arrivée de sa remplaçante Utaha annoncés que voilà deux singles tout chauds pour introduire la nouvelle ère. Je ne suis pas spécialement fan d’Alice, à part le refrain, ce qui n’est pas très sympa pour l’interprète puisqu’il est sans paroles. Buckingham, en revanche, respire très fort le Wednesday Campanella que j’aime, à tel point qu’on a parfois l’impression d’y entendre sa vocaliste iconique. Cela dit, il manque encore à la petite nouvelle le grain de folie qui caractérisait sa prédécesseure et la rendait si agréable à écouter. Je me garderais cependant d’être trop sévère, car être la nouvelle chanteuse n’est jamais facile. Bonne chance Utaha !
Jeux vidéo. En anglais, frissons se dit chills. Je ne sais pas si c’est pour ça que les développeurs de Chilla’s Art ont choisi ce nom, mais c’est approprié. Depuis 2018, ces deux frères japonais publient des petits jeux angoissants logiquement baignés dans les codes de la J-horror. Ils sont de deux sortes : les survivals pur jus, où un monstre vous pourchasse, et l’horreur psychologique, où la peur prend son temps. Parlons plutôt des seconds. Leur cadre varie : appartement urbain, tunnel abandonné, maison décrépie, konbini lumineux… Ce qui change moins, en revanche, c’est le contexte nocturne. Pendant une à deux heures, le joueur doit explorer des recoins obscurs, rencontrer d’étranges personnages, résoudre des petites énigmes et tenter d’obtenir la bonne fin, celle où il reste en vie. Le tout en vue subjective pour renforcer l’immersion et avec un filtre VHS pour un look found footage. Comme il faut rendre à César ce qui appartient à César, j’ai découvert le studio grâce à ma streameuse préférée, Gab Smolders, laquelle a un goût prononcé à la fois pour le Japon - où elle a vécu - et pour les petits jeux d’horreur. J’ai d’abord joué à Okaeri, sur une collégienne qui rentre chez elle et trouve la maison vide. Après les avoir tous faits ce mois-ci, j’ai notamment apprécié The Convenience Store, sur un shift de nuit qui tourne mal, Missing Children, où l’on recherche, je vous le donne en mille, des enfants disparus, et Stigmatized Property, sur un appartement hanté. The Caregiver, et sa maison japonaise très très creepy, est pour l’instant mon préféré. Le dernier en date, The Radio Station, est peut-être disponible à l’heure où vous lisez ces lignes. Tous sont disponibles à la fois sur Steam et itch.io.
En streaming. France Télévisions met les petits plats dans les grands et nous propose pas moins de neuf films d’animation japonaise sur sa plateforme france.tv. Peu après la diffusion aussi tardive que confidentielle de Silent Voice de Naoko Yamada sur France 2, le service public nous propose de regarder jusqu’au printemps prochain des longs-métrages tels que Dans un recoin de ce monde de Sunao Katabuchi, Jin-Roh, la brigade des loups d’Hiroyuki Okiura, Lou et l’île aux sirènes de Masaaki Yuasa ou encore La Tour au-delà des nuages de Makoto Shinkai. Des petits problèmes de sous-titres absents ont depuis été réglés par les équipes techniques. Une belle initiative !
■ L’AGENDA
🎥 Le FFCP, Festival du film coréen à Paris, bat son plein et propose encore des films jusqu’au 2 novembre au cinéma Publicis. Séance de clôture : The Book of Fish de Lee Joon-ik.
129 avenue des Champs-Elysées, 75008 Paris
✂️ Le Centre culturel coréen à Paris propose l’exposition Hangeul : l’alphabet coréen à la rencontre du design jusqu’au 15 novembre. Créé au XVe siècle par le roi Sejong le Grand, le hangeul est ici revisité par des créateurs contemporains.
20 rue la Boétie, 75008 Paris
✂️ Pour les 10 ans de son ouverture, la bibliothèque de l’Inalco, la BULAC, propose une exposition sur la typographie japonaise. Écritures japonaises : concevoir des caractères typographiques met en valeur à la fois le travail de l’artiste André Baldinger et la créativité des typographes et graphistes japonais de ces dernières décennies. A voir jusqu’au 24 décembre.
65 rue des Grands Moulins, 75013 Paris
🎥 Le cinéma MK2 Bibliothèque programme 12 films d’animation japonaise à raison d’un par dimanche jusqu’au 12 décembre. Les deux derniers films ne sont pas encore connus, mais sont encore à voir Violet Evergarden et Liz et l’Oiseau bleu. Prochaine avant-première : Poupelle de Yusuke Hirota le 28 novembre.
128/162 avenue de France, 75013 Paris
🎥 Les mêmes films sont également projetés le samedi au cinéma MK2 Parnasse jusqu’au 8 janvier 2022, avant-premières comprises. Poupelle de Yusuke Hirota est prévu pour le 27 novembre. Vous pouvez aussi (re)voir Promare et Akira si le coeur vous en dit.
11 rue Jules Chaplain, 75006 Paris
🖼️ Le Musée du quai Branly - Jacques Chirac propose jusqu’au 16 janvier 2022 l’exposition Ultime combat. Arts martiaux d’Asie. Le Japon y a bien sûr sa place, en témoigne la présence de la Lady Snowblood de Kazuo Kamimura sur certaines affiches. Des projections et conférences ainsi qu’une nocturne viendront ponctuer l’événement.
37 Quai Branly, 75007 Paris
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C’était Cyberia N°#016. A samedi !
@presenceinwired