Je suis retourné au cinéma et c'était super
Les films japonais et sud-coréens à voir... ou pas
Il y a longtemps que je n’étais pas autant allé au cinéma. J’avais d’abord perdu le goût de l’exercice, et le Covid-19 n’a pas aidé à me rapprocher des salles obscures. Heureusement, un déclic s’est produit au moment même où, chanceux que je suis, la programmation parisienne était riche en cinéma asiatique, ma niche préférée avec le cinéma de genre. Armé de mon pass sanitaire, j’ai vu des films tout juste sortis, d’autres plus vieux, et une avant-première. L’occasion de vous parler brièvement de certaines de ces séances, en commençant par les longs-métrages encore à l’affiche.
Projeté au dernier Festival de Cannes à la rubrique classiques, L’Etang du démon de Masahiro Shinoda et sa belle restauration 4K est ensuite passé par L’Etrange Festival avant d’arriver en salles mercredi. Sorti en 1979, le film se déroule dans un village en proie à la sècheresse, voisin de l’étang éponyme que l’on dit habité par des créatures surnaturelles. Adaptation d’une pièce de l’écrivain Kyoka Izumi, le long-métrage prend parfois des allures de théâtre filmé mais sans jamais être ennuyeux. La performance de Tamasaburo Bando, acteur masculin interprétant deux rôles féminins, m’a beaucoup plu. Une jolie découverte.
Je ne peux pas en dire autant de Ride Your Wave de Masaaki Yuasa. Tout le monde l’avait vu en festival et personne ne trépignait d’envie de le revoir. Si le film du réalisateur de Night Is Short, Walk On Girl n’est pas honteux, il se noie trop dans l’eau de rose, un comble pour un film de surfeurs. Sur le papier, cette histoire d’une jeune femme témoin d’apparitions aquatiques de son petit ami décédé paraissait mignonne, elle m’a surtout semblé niaise. Restent quelques bons moments d’animation et le personnage de Yoko, adolescente pas contente dont le ras-le-bol permanent sauve le film. On l’en remercie.
Pour en finir avec les sorties, comment ne pas citer Drive My Car de Ryusuke Hamaguchi ? Certes moins pop que les deux précédents, bien qu’adapté d’une nouvelle d’Haruki Murakami, le film, qu’on disait candidat sérieux à la Palme d’or, ne m’a pas moins plu pour autant. Ici, la pièce Oncle Vania de Tchekhov se fait le véhicule d’une réflexion sur le passé qui nous enchaîne et la manière de s’en libérer. Oui, le film dure trois heures, mais chaque séquence contribue, à sa façon, à nous amener vers sa magnifique dernière partie. Toko Miura est parfaite dans le rôle du chauffeur, et que dire de Park Yoo-rim, à qui l’on doit la plus belle scène du film, en langue des signes sud-coréenne, s’il vous plaît.
Passons à la dernière édition de L’Etrange Festival au Forum des Images. Huit ans après avoir vu son précédent film au BIFFF, pendant bruxellois du festival, j’ai retrouvé Shin Jeong-won avec un nouveau mélange d’humour et de fantastique. Dans Night of the Undead, sorti en 2020, une femme réalise que son mari volage appartient à une race extraterrestre et cherche à s’en débarrasser. Le début est super mais la comédie traîne en longueur. Autre genre, autre époque, Le Piège de la luxure d’Atsushi Yamatoya, sorti en 1973, est une relecture barrée de La Marque du tueur de Seijun Suzuki, qui garde les flingues et en rajoute sur le sexe et l’étrangeté. A voir en bonus sur l’édition Blu-ray/DVD de ce dernier, sortie chez Arrow Video.
Et l’avant-première, alors ? Il s’agissait de Belle, le dernier Mamoru Hosoda. Attendu en salles le 29 décembre, le film a notamment été projeté au festival lyonnais Hallucinations Collectives, après une première mondiale à Cannes. Il raconte l’histoire de Suzu, adolescente renfermée qui du jour au lendemain devient la star du réseau social U. J’en attendais beaucoup, mais je me suis perdu en route, la faute à un certain sujet qui sort d’on ne sait où et aux références à La Belle et la Bête, qui m’ont laissé de marbre. J’ai vraiment préféré Summer Wars.
■ LA SEMAINE
A chaque State of Play, à chaque Nintendo Direct, l’enfant en moi se pose la même question : où est Klonoa, nom de Dieu ? Depuis le remake de Klonoa : Door to Phantomile sorti sur Wii, le héros aux grandes oreilles de Namco est aux abonnés absents. Et malgré le dépôt de la marque Klonoa Encore par Bandai Namco en septembre 2019, les nouvelles restaient inexistantes. Jusqu’à aujourd’hui. Deux nouvelles marques ont en effet été déposées récemment : Waffuu Encore et 1&2 Encore. A minima, cela suggère un remaster du premier épisode PS1 cité plus haut, et de sa suite PS2, Klonoa 2 : Lunatea’s Veil. J’ai hâte de partager avec vous mon amour pour cette franchise une fois ces suppositions confirmées.
Keigo Oyamada, alias Cornelius, tente de sauver sa réputation. TWICE va interpréter son premier single anglophone The Feels au Tonight Show de Jimmy Fallon vendredi. BTS interprète Permission to Dance dans les locaux de l’ONU. Personne ne regarde Girls Planet 999, la dernière télé-réalité musicale de Mnet. Le tome 1 du comics Cowboy Bebop sort le 8 décembre avec plein de couvertures différentes. Un projet de documentaire sur la franchise Macross tué dans l’oeuf pour une histoire de droits d’auteur. The End of Evangelion et Evangelion : Death (True)² débarquent au cinéma le 3 novembre. Rinko Kikuchi et Ken Watanabe rejoignent le casting de l’adaptation en série live de Tokyo Vice. Une attraction Squid Game dans le métro de Seoul fait polémique à cause du manque de distanciation sociale. Bayonetta 3 débarque sans prévenir à la fin du dernier Nintendo Direct. Les fans font leurs derniers adieux à une célèbre salle d’arcade de Tokyo.
■ LE MORCEAU
Nous sommes mercredi matin. Pas encore sorti du lit, j’envoie sur mon enceinte Google les inédits du nouvel EP de Perfume. Et là, sur ma tête d’endormi, se dessine un grand sourire. C’est d’abord Mugen Loop, sorte de dérivé de Clockwork, qui a retenu mon attention, mais celle-ci s’est déjà déplacée vers Android&, mélange étrangement réussi entre un rythme sautillant et un chant presque… mélancolique ? Inédits mis à part, l’EP Polygon Wave est composé de… quatre versions de Polygon Wave. C’est beaucoup mais les anciens de Cyberia savent que je l’aime bien. En plus, Nocchi est en mode Trinity dans le clip. Vivement l’album.
■ L’OBJET
Il faut l’admettre, vous ne monterez sans doute jamais dans le robot de votre vivant. A la place, vous pouvez tenter d’obtenir une paire de baskets Mobile Suit Gundam Unicorn. Nike a conçu deux variations, l’une claire l’autre sombre, à l’image du RX-0 Unicorn Gundam et du RX-0 Unicorn Gundam 02 Banshee, vus dans la série d’OAV. Le célèbre swoosh a été réinventé pour l’occasion et peut même être détaché de la chaussure. Comptez 13 200 ¥ pour les acquérir, soit une centaine d’euros environ. Vente en ligne ouverte lundi. En bonus, la publicité animée qui va bien.
■ LE DESSIN
■ L’AGENDA
📷 L’exposition Moriyama - Tomatsu : Tokyo continue à la Maison européenne de la photographie jusqu’au 24 octobre. S’y trouvent plus de 400 photos de Daido Moriyama et Shomei Tomatsu, chacun occupant son propre étage. L’amour du noir et blanc est recommandé.
5/7 rue de Fourcy, 750004 Paris
📷 La Maison européenne de la photographie accueille avec Home Again l’oeuvre unique de la japonaise Mari Katayama. Atteinte d’une maladie rare, elle a choisi l’amputation des jambes à neuf ans et réalise aujourd’hui des autoportraits où elle met en scène son corps. A voir jusqu’au 24 octobre.
5/7 rue de Fourcy, 750004 Paris
📺 La Maison de la culture du Japon à Paris dédie une exposition à UFO Robot Grendizer, alias Goldorak, pour son 45e anniversaire. Intitulé Goldorak-XperienZ, l’événement se veut une rétrospective de la franchise de robot, arrivée sur les écrans français en 1978. Les places sont en vente sur Fnac Spectacles. Fin de l’exposition le 30 octobre.
101 bis quai Branly, 75015 Paris
🎥 Le cinéma MK2 Bibliothèque programme 12 films d’animation japonaise à raison d’un par dimanche jusqu’au 12 décembre. Les trois derniers films ne sont pas encore connus, mais sont déjà annoncés Promare, Akira ou encore Liz et l’Oiseau bleu. Une avant-première de 7 Jours de Yuuta Murano aura même lieu le 3 octobre.
128/162 avenue de France, 75013 Paris
🎥 Les mêmes films sont également projetés le samedi au cinéma MK2 Parnasse dès le 25 septembre et jusqu’au 8 janvier 2022. 7 Jours de Yuuta Murano y est même projeté un jour plus tôt. Une nouvelle occasion de revoir Les Enfants de la mer d’Ayumu Watanabe.
11 rue Jules Chaplain, 75006 Paris
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C’était Cyberia N°#011. A samedi !
@presenceinwired