👋 Avant tout, un petit message de l’auteur de cette newsletter ! Vous lisez la version réduite de Cyberia, qui ne propose pas le focus habituel. Je n’ai pas eu le temps cette semaine, mais les autres rubriques sont bien là ! Merci de votre compréhension et bonne lecture.
■ LA SEMAINE
Musique. Si vous pensiez vous tourner les pouces avant le réveillon de la Saint-Sylvestre, j’ai une autre idée : regarder l’interminable Kohaku Uta Gassen. Le grand show musical de fin d’année de la NHK revient pour sa 72e édition, avec un line-up qui réserve quelques surprises, dont la présence des idols rockeuses de BiSH. Les Perfume seront là, comme d’habitude, sans doute pour interpréter Polygon Wave. Certains avaient supposé que les traditionnelles équipes rouges et blanches ne seraient plus respectivement féminines et masculines, mais il n’en est rien. Le marathon commence à 11 h 30 sous nos latitudes, mais sachez qu’il n’existe toujours pas de moyen légal de le suivre.
+++ La chanteuse K-pop AleXa va rencontrer ses fans dimanche dans le métavers. Ils devront rejoindre l’événement Scavlab dans le jeu Scavengers. Hyosung visée par des manifestants antiféministes. La chanteuse était apparue dans une vidéo du ministère de l’Egalité de genre. Nombre d’épisodes de One Piece diffusés : 1000. Nombre d’épisodes de One Piece vus : 0, argh. Les brassards Eldiens de L’Attaque des Titans retirés de la vente. Transformer un symbole d’oppression en produit n’était pas du meilleur goût. Microsoft ajoute 76 jeux au programme de rétrocompatibilité Xbox. Une autre fournée de 37 titres bénéficie d’un coup de FPS Boost. Les bugs rigolos de la trilogie GTA pourraient être corrigés. La thicc pluie tombera à jamais dans nos coeurs. Girls Who Code rompt son partenariat avec Activision Blizzard. Les dernières révélations sur l’entreprise ont fait déborder le vase. La préfecture de Niigata vous propose le saké Kenshin le vagabond. Les trois variétés seront mises en vente le 1er décembre.
■ LA SÉLECTION
Musique. En mars dernier, le groupe Kiwokuza entamait un projet intitulé “Songs of Koyomi”, consistant à publier une chanson par mois pendant un an. Le premier titre, Haru ga Kita, était en fait associé au mois d’avril, et depuis aucun rendez-vous n’a été manqué. Lancée en 2012 avec l’idée de réinterpréter des comptines et autres chants traditionnels, la formation a sorti mercredi sa chanson de novembre, Momiji (“Érable”), un titre splendide et automnal auquel participe notamment Yukari Yamazaki, chanteuse de KUKIKODAN, que l’on entendra aussi en décembre. N’hésitez pas à écouter les autres morceaux de ce joli projet, notamment le superbe Takeda no Komoriuta, qu’accompagne un clip tout aussi beau.
Animation. Mieruko-chan a eu la bonne idée d’arriver sur Wakanim au début du mois d’octobre. Quoi de mieux que des fantômes effrayants pour se plonger dans l’ambiance d’Halloween ? Adapté d’un manga de Tomoki Izumi publié en France par Ototo, et produit par le studio Passione (Interspecies Reviewers), l’animé raconte l’histoire de Miko, une lycéenne capable de voir les esprits, ce dont elle se passerait bien. Par peur de ce qu’ils pourraient lui faire, elle décide de les ignorer et n’en dit mot à personne, pas même à Hana, sa camarade de classe et meilleure amie. Le self-control de la jeune femme est mis à rude épreuve face aux horreurs qu’elle est forcée de côtoyer à l’école, dans la rue et même dans son bain. De quoi générer de nombreux quiproquos en famille ou entre copines, mais pas seulement. L’émotion surgit parfois, de manière d’autant plus efficace qu’on ne s’y attend pas vraiment. Le fan service inséré au chausse-pied, en revanche, est plus désagréable, mais se fait relativement discret passés les deux premiers épisodes. Miko restant discrète sur ses étonnantes facultés, il y avait un risque que l’histoire tourne en rond faute d’enjeux, mais l’introduction de nouveaux personnages a vite démenti mes craintes. Trois regrets quand même, alors que l’animé a dépassé la mi-parcours. D’abord, qui est Miko, au fond ? Elle a beau être l’héroïne, on ne sait pas trop ce qu’elle aime, à part vivre au rythme des désirs de sa meilleure amie, dont les activités extra-scolaire se résument à manger des pâtisseries et acheter des sous-vêtements. Ensuite, je ne suis pas un grand fan du design des fantômes. Leur aspect repoussant aide à comprendre quelle pression psychologique pèse sur Miko, mais j’ai d’autres goûts en matière de revenants (voir Cyberia du 30 octobre 2021). Enfin, je trouve que l’animé a tardé à introduire une sensation de danger. La répétition des apparitions, la plupart sans conséquences, est à double tranchant : elle nous fait entrer dans le quotidien de l’héroïne, mais peut aussi neutraliser la peur. Avec sept épisodes diffusés (sur 12), Mieruko-chan semble toutefois être bel et bien passé aux choses sérieuses. Rendez-vous chaque dimanche à 15 heures pour voir la suite.
Série. Yeon Sang-ho ne fait pas que réaliser des films. Il écrit aussi des webtoons. En 2019, l’homme derrière Dernier train pour Busan a lancé la série Hellbound sur la plateforme Naver. Le pitch ? Alors que des créatures surnaturelles viennent réduire les pécheurs en cendres, le charismatique gourou d’une secte se fait l’apôtre de cette pseudo-justice divine. Le tome 1 est arrivé chez nous la semaine dernière par l’intermédiaire de Kbooks (True Beauty), mais ce n’est pas tout. L’auteur a également adapté sa propre histoire pour Netflix, dans une série en six épisodes ajoutée vendredi au catalogue de la plateforme. J’ai regardé les deux premiers (pas de binge-watching ici) et j’ai bien aimé. Yoo Ah-in (Burning) semble être un bon choix pour camper Jeong Jin-soo, gourou populiste et manipulateur de La Nouvelle vérité. Son discours selon lequel le jugement divin doit se substituer à la justice des hommes, trop laxiste avec les pécheurs, ne peut qu’évoquer ce que demandent certains politiques aujourd’hui. Ajoutez à cela des personnages dont les failles ne demandent qu’à être exploitées, et une branche radicale prête à se salir les mains pour la cause, et le cocktail devient explosif. Je peux me tromper, mais le fantastique ne sera sans doute qu’un prétexte à l’arrivée, et ce n’est pas si grave, car pour l’heure le reste est finalement plus intéressant. De toute façon, les fameux exécuteurs me laissent froid. Ce que font les humains n’est pas moins effrayant…
■ L’AGENDA
✂️ Pour les 10 ans de son ouverture, la bibliothèque de l’Inalco, la BULAC, propose une exposition sur la typographie japonaise. Écritures japonaises : concevoir des caractères typographiques met en valeur à la fois le travail de l’artiste André Baldinger et la créativité des typographes et graphistes japonais de ces dernières décennies. A voir jusqu’au 24 décembre.
65 rue des Grands Moulins, 75013 Paris
🎥 Le cinéma MK2 Bibliothèque programme 12 films d’animation japonaise à raison d’un par dimanche jusqu’au 12 décembre. Les deux derniers films ne sont pas encore connus, mais il reste à voir Liz et l’Oiseau bleu. Prochaine avant-première : Poupelle de Yusuke Hirota le 28 novembre.
128/162 avenue de France, 75013 Paris
🎥 Les mêmes films sont également projetés le samedi au cinéma MK2 Parnasse jusqu’au 8 janvier 2022, avant-premières comprises. Poupelle de Yusuke Hirota est prévu pour le 27 novembre.
11 rue Jules Chaplain, 75006 Paris
🖼️ Le Musée du quai Branly - Jacques Chirac propose jusqu’au 16 janvier 2022 l’exposition Ultime combat. Arts martiaux d’Asie. Le Japon y a bien sûr sa place, en témoigne la présence de la Lady Snowblood de Kazuo Kamimura sur certaines affiches. Des projections et conférences ainsi qu’une nocturne viendront ponctuer l’événement.
37 Quai Branly, 75007 Paris
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C’était Cyberia N°#019. A samedi !
@presenceinwired