J’ai découvert l’univers d’Halo il y a une quinzaine d’années. A l’époque, je n’avais pas de Xbox jusqu’à ce qu’une camarade de lycée me propose d’acheter la sienne. Avec l’énorme machine de Microsoft, elle se séparait de jeux plutôt qualitatifs comme Panzer Dragoon Orta, ainsi que d’Halo : Combat Evolved, le blockbuster de Bungie chargé d’attirer les joueurs console dans le giron de la firme de Redmond. Si ça a marché sur moi ? Mercredi, en 2021, j’étais au rendez-vous à l’heure H pour me lancer dans la campagne semi-ouverte d’Halo Infinite sur ma modeste Xbox One S. La question, je crois que c’est clair, est vite répondue.
Pour autant, je n’ai joué pour le moment que trois heures à ladite campagne, après quelques heures en mode multijoueur. Avant d’en dire quelques mots, je voudrais tenter d’expliquer pourquoi je suis toujours au rendez-vous après tant d’années. Voici toutes les choses qui font que j’aime les jeux Halo : le gigantisme des décors, les ennemis rigolos (certains), la relation avec l’IA, l’immédiateté de la prise en main, la variété des véhicules, le sens du grand spectacle… Et l’espace bien sûr, car qui n’aime pas faire un tour dans les étoiles ? Mélangez tout ça, secouez et vous êtes sûrs de vous amuser et d’en prendre plein la vue. À ce jeu-là, je n’ai jamais été déçu.
Le passage de flambeau de Bungie à 343 Industries après Halo : Reach, sorti en 2010 sur Xbox 360, a pourtant fait couler beaucoup d’encre. Le renouveau esthétique proposé deux ans après par Halo 4, ainsi que la brièveté de sa campagne, n’ont pas satisfait la majorité des fans. Pour ma part, j’ai adoré et j’adore toujours ces niveaux au look ultra clean et futuriste, comme me l’a confirmé un nouveau run il y a quelques mois. C’est ce que j’attendais d’un jeu avec le suffixe 4 : de la nouveauté. Si je n’ai fait Halo 5 : Guardians qu’une seule fois, je me souviens avoir eu ma dose en matière de décors et d’apparitions gigantesques à m’en faire sentir insignifiant.
Malgré ça, je sais bien que tous les goûts sont dans la nature et je ne jette pas la pierre à ceux qui n’ont pas aimé cette nouvelle direction. J’espère cependant qu’ils savent reconnaître la qualité du travail fait par 343 Industries - et ses studios partenaires - sur la Master Chief Collection, la compilation (quasi) complète sortie en 2014 sur consoles Xbox One, puis en 2019 sur PC. J’ai pris un grand plaisir à refaire Halo : Combat Evolved et Halo 2 dans leur version anniversaire, et passé trop de temps à comparer les graphismes d’origine à ce nouveau coup de peinture grâce à l’option idoine. Il y a deux mois, le développeur mettait encore à jour la collection, preuve qu’il s’agit du meilleur moyen d’expérimenter la franchise, pour les débutants comme les habitués.
Nous voilà donc en ce mois de décembre, avec entre les mains la dernière livraison de 343 Industries, Halo Infinite. Hanté par une présentation décevante en juillet 2020 et par des départs en série, le jeu aurait pu arriver sur consoles Xbox One, Xbox Series et PC dans un triste état, mais il n’en est rien. Le lancement surprise de la bêta du mode multijoueur le 15 novembre avait bien aidé à faire fondre les inquiétudes, ce qui n’a pas empêché un certain mécontentement lié à la progression. Entre nous, je suis plutôt un joueur solo, donc ce qui me branche, c’est l’aventure.
Après un certain temps passé à regarder la campagne se télécharger, j’ai donc passé ma soirée à contrôler une nouvelle fois le Spartan John-117. A la dérive dans l’espace, l’increvable Major est découvert par un pilote dont le vaisseau est soudain repéré par les Parias, une faction Covenant. Ça vous dit quelque chose ? C’est normal. Les deux premières missions, très dirigistes, mobilisent avec efficacité la formule Halo avant que l’on rejoigne la surface de Zeta Halo, où le choix nous est désormais laissé de gérer notre progression comme bon nous semble. A quel point ? Il me faudra progresser pour le savoir, mais pour l’instant, la beauté des décors (même sur Xbox One S) et l’ajout du grappin m’ont fait bonne impression. Je vous laisse, j’ai du terrain à explorer avec ma Mongoose.
■ LA SEMAINE
Jeux vidéo. Remedy Entertainment a choisi l’édition 2021 des Game Awards pour révéler Alan Wake 2 et en montrer les premières images. En tant que fan de Control plus que d’Alan Wake, faute d’y avoir joué plus qu’une ou deux heures, je suis curieux de voir si cette suite, présentée comme un survival horror, accréditera l’idée d’un Remedyverse rapprochant toutes les créations du développeur finlandais. Le dernier DLC de Control, ouvertement baigné dans l’univers d’Alan Wake, le laissait présager. Il faudra attendre 2023 pour avoir la réponse.
Cinéma. Le réalisateur sud-coréen Shin Jung-won est mort le 4 décembre à seulement 46 ans. Le réalisateur de Ghost Sweepers et Night of the Undead a succombé à un sepsis. Il souffrait également d’une cirrhose du foie. J’avais eu l’occasion de voir ces deux films en festival, dont l’un en septembre dernier (voir Cyberia du 25 septembre 2021). La rencontre de la comédie et du fantastique était sa marque de fabrique. Il laisse derrière lui une femme et un fils.
+++ Le Covid-19 retarde la première sortie du groupe Kep1er. Le FIRST IMPACT est désormais prévu pour le 3 janvier 2022. Masaaki Yuasa présentera son film Inu-Oh au prochain Festival d’Angoulême. Pendant ce temps, à Paris, il y a 25 avant-premières de Belle. La scénariste Keiko Nobumoto est morte le 1er décembre à 57 ans. Son CV : Cowboy Bebop, Tokyo Godfathers, Wolf’s Rain, et d’autres. Le fondateur du studio ufotable condamné pour fraude fiscale. Hikaru Kondo purgera 20 mois de prison s’il récidive avant trois ans. L’adaptation live de Cowboy Bebop n’aura pas de saison 2. Netflix débranche sa série au vu des mauvaises critiques. Look Back de Tatsuki Fujimoto arrive en France chez Kazé le 9 mars 2022. Le one-shot de l’auteur de Chainsaw Man avait été applaudi à sa sortie. Le manga Neon Genesis Evangelion a droit à sa Perfect Edition. Rendez-vous le 18 mai 2022 pour la sortie du premier tome chez Glénat. L’architecte de la NES et de la SNES est mort à 78 ans. Masayuki Uemura avait rejoint Nintendo en 1972. La série live Halo se dévoile lors des Game Awards. Je ne sais pas si ce sera bien, mais ce sera beau. Razer va sortir un siège gaming Hello Kitty tout rose. Il y aura aussi un casque mignon dont j’ai absolument besoin.
■ LA SÉLECTION
Musique. J’ai découvert Kim Hyung-seo alias BIBI il y a quelques mois avec son très bon EP Life is a Bi… Le 14 octobre, s’éloignant un peu du R&B minimaliste qui caractérisait cette sortie, la chanteuse est venue tout bousculer avec The Weekend, un tube que ne renieraient pas les stars américaines de la pop, sorti sur le label 88rising (ATARASHII GAKKO!). Deux mois plus tard nous arrive un clip baigné de rouge où BIBI nous dévore du regard pour mieux choisir avec quel assaisonnement nous passer au four. Une bonne excuse pour écouter et réécouter le morceau (ou son remix avec 347aidan sorti vendredi).
📻 Retrouvez la playlist Cyberia Mix sur Spotify
Cinéma. Il vous manque un cadeau de Noël ? L’association-éditeur-distributeur Hanabi sort un coffret DVD de cinq films signés du réalisateur Koji Fukada. Disponible depuis mardi au prix de 39,99 €, il rassemble Au revoir l’été, L’Infirmière, Le Soupir des vagues, Hospitalité et Sayonara. Le premier m’avait laissé une impression aussi douce que l’été pendant lequel il se déroule. A noter que l’adhésion à Hanabi comprend jusqu’à fin décembre l’envoi du coffret, dans la limite des stocks disponibles. Et si vous êtes à Paris, le Festival Kinotayo projette en ce moment ses deux derniers films, Suis-moi, je te fuis et Fuis-moi, je te suis (lesquels, comme vous l’avez deviné, vont ensemble).
■ L’AGENDA
🎥 La Maison de la culture du Japon à Paris accueille en ce moment le 15e Festival du cinéma japonais contemporain Kinotayo. Au menu du 7 au 18 décembre, près d’une vingtaine de films dont huit en compétition. Film de clôture : Belle de Mamoru Hosoda. Réservations sur le site de la MCJP. A noter que trois salles parisiennes reprennent la programmation jusqu’au 21 décembre.
101 bis Quai Branly, 75015 Paris
✂️ Pour les 10 ans de son ouverture, la bibliothèque de l’Inalco, la BULAC, propose une exposition sur la typographie japonaise. Écritures japonaises : concevoir des caractères typographiques met en valeur à la fois le travail de l’artiste André Baldinger et la créativité des typographes et graphistes japonais de ces dernières décennies. A voir jusqu’au 24 décembre.
65 rue des Grands Moulins, 75013 Paris
🖼️ Le Musée du quai Branly - Jacques Chirac propose jusqu’au 16 janvier 2022 l’exposition Ultime combat. Arts martiaux d’Asie. Le Japon y a bien sûr sa place, en témoigne la présence de la Lady Snowblood de Kazuo Kamimura sur certaines affiches. Des projections et conférences ainsi qu’une nocturne viendront ponctuer l’événement.
37 Quai Branly, 75007 Paris
🎥 Le cycle animation japonaise se poursuit aux cinémas mk2 Parnasse et Bibliothèque et semble prêt pour durer plus que prévu. Pour s’y retrouver : les séances sont le samedi au premier, le dimanche au second. Belle de Mamoru Hosoda sera à l’affiche le 12 décembre au mk2 Bibliothèque. Le distributeur Eurozoom a également annoncé la projection à venir dans les deux salles de trois films d’Eiichi Yamamoto : Les Mille et Une Nuits, Belladonna et Cleopatra.
128/162 avenue de France, 75013 Paris (mk2 Bibliothèque)
11 rue Jules Chaplain, 75006 Paris (mk2 Parnasse)
✂️ Le Centre culturel coréen propose une exposition présentant le travail d’artistes rassemblés au sein de l’association SONAMOU. Rétrospective 30e anniversaire fait comme son nom l’indique le bilan de trois décennies de création de la part des artistes rassemblés au sein de ce groupe fondé en région parisienne, dans différentes disciplines artistiques. Fin le 10 février 2022.
20 rue la Boétie, 75008 Paris
✂️ La Maison de la culture du Japon à Paris propose jusqu’au 19 février 2022 une exposition sur l’architecture contemporaine. Quand la forme parle – Nouveaux courants architecturaux au Japon (1995-2020) donne à voir le travail de 35 agences d’architecture.
101 bis Quai Branly, 75015 Paris
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C’était Cyberia N°#022. A samedi !
@presenceinwired