J’ai rencontré Klonoa dans les rayons d’une boutique de jeux vidéo. La pochette de la copie d’occasion de Door to Phantomile m’a tout de suite attiré l’oeil. Pour un enfant, quoi de plus mignon qu’un personnage aux yeux de chat et aux grandes oreilles ? Sachant que j’allais bientôt trouver une PS1 sous le sapin, j’ai demandé à acheter le jeu, même si je craignais de ne pas pouvoir l’essayer tout de suite. Heureusement, un copain qui avait déjà la console m’a permis de griller la politesse au père Noël. Dès que j’ai vu le héros bouger, j’étais subjugué.
Sorti le 11 décembre 1997 au Japon et le 5 juin 1998 en Europe, Klonoa : Door to Phantomile n’était pourtant pas une de ces killer apps qui démontraient la supériorité technologique de la PS1. Il n’empêche, pour moi qui ne connaissait que ma Game Boy, un tel titre avait de quoi impressionner : graphismes 3D, animation soignée, CGI de qualité… Dans son domaine, celui de la plateforme en 2,5D, le jeu de Namco n’avait vraiment pas à rougir. Et manette en main, sa jouabilité était aussi soignée que son concept était grisant : attraper des ennemis avec un anneau et s’en servir pour se projeter en l’air. Une idée exploitée à fond qui offrait aux plus jeunes un challenge parfois coton à relever.
Au coeur de Klonoa : Door to Phantomile se cachait cependant un autre challenge. Même sans y avoir joué, vous avez peut-être déjà lu ça quelque part : sa fin est triste, vraiment triste. Surtout pour un enfant qui n’a aucune idée du choc qu’il va recevoir. L’essentiel du jeu consiste pour Klonoa à pourchasser un grand vilain du nom de Ghadius, qui veut noyer le monde de Phantomile sous les cauchemars. Il est pour cela aidé de Huepow, détenteur du pouvoir de l’anneau et accessoirement ami d’enfance. Au fur et à mesure que nos héros progressent dans l’aventure, Klonoa est de plus en plus présenté comme un rêve, un voyageur, qui ne serait peut-être pas vraiment de ce monde. Croyant l’avoir sauvé, il découvre à ses dépends que ces allusions n’étaient pas des paroles en l’air.
Touchant à des sujets tels que la mort, le mensonge et la séparation, Klonoa : Door to Phantomile n’est pas un jeu de plateforme comme les autres. Rien d’étonnant donc à voir ceux qui y ont joué s’en souvenir avec tant d’affection. Au-delà de ses qualités techniques et de son gameplay efficace, le soft parvenait à créer un réel attachement grâce à un character design adorable, à des environnements colorés, à une histoire touchante et à une bande originale d’une étonnante qualité. Fort du bon accueil reçu à sa sortie, Namco a décidé de remettre ça quatre ans plus tard. Cette fois, c’est sur PS2 que Klonoa partait à l’aventure.
Klonoa 2 : Lunatea’s Veil est arrivé sur la nouvelle console de Sony le 22 février 2001 au Japon, et le 9 novembre de la même année en Europe. Habillée de cel-shading et toujours en 2,5D, la suite de Door to Phantomile explorait à fond la verticalité en faisant faire à son héros des bonds dantesques qui ne manquaient pas d’impressionner à l’époque. Si le premier titre évoquait plutôt l’enfance, le deuxième pouvait être comparé à l’adolescence : Klonoa fait du snowboard, fait craquer les apprenties-prêtresses et accepte pleinement sa destinée de voyageur des rêves. Pour autant, Lunatea’s Veil n’abandonnait pas la mélancolie qui traversait son prédécesseur, mettant en scène une antagoniste en colère contre un monde qui néglige le chagrin, comme Ghadius détestait un monde qui méprise les cauchemars.
Les années fastes de la saga Klonoa, également marquées par la sortie de trois opus Game Boy Advance, n’ont cependant pas duré. Seul un remake Wii du premier épisode sorti en 2008 a alimenté l’espoir d’un retour du héros aux grandes oreilles. Après l’annulation d’un projet de film d’animation, les fans ont bien cru que l’ère des “wahoo” était bel et bien terminée. Jusqu’à ce que, comme un rêve éveillé, des indices laissent espérer l’arrivée prochaine d’une compilation. Confirmé mercredi lors du Nintendo Direct, Klonoa Phantasy Reverie Series, qui comprend les épisodes PS1 et PS2, sortira sur Switch le 8 juillet prochain, avant d’atterrir sur consoles Playstation, Xbox et même PC à une date ultérieure. Et à première vue, ça s’annonce bien. Pour que le rêve continue, vous savez ce qu’il vous reste à faire.
■ LA SEMAINE
Illustration. L’artiste japonais Cotoh Tsumi s’est fait un nom ces dernières années grâce à ses dessins doux et colorés d’adolescentes et de jeunes femmes, et à sa collaboration avec le groupe YOASOBI. Près d’un an après la sortie de son premier artbook Akaban, le dessinateur, dont l’identité et le genre restent encore mystérieux, se retrouve accusé d’avoir décalqué certaines de ses oeuvres, à cause d’une ressemblance frappante avec plusieurs photos. Dans un message publié le 3 février sur Twitter, Cotoh Tsumi reconnaît s’être inspiré de visuels existants mais nie les avoir bêtement reproduits. Iel assure cependant qu’iel fera plus attention aux droits d’auteur à l’avenir, certaines de ses collaborations avec des marques de vêtement ou bien avec la Pokemon Company étant désormais scrutées à la loupe.
+++ La youtubeuse virtuelle Kizuna AI va prendre une pause. Elle proposera un dernier concert le 26 février. Saerom de fromis_9 en a marre du travail et le dit. Elle n’avait cependant pas conscience d’être en direct. Le célèbre studio d’animation Sunrise change de nom. La maison de Gundam va s’appeler Bandai Namco Filmworks. Le nouvel animé Bastard!! révèle ses premières images. L’adaptation du manga de Kazushi Hagiwara durera 24 épisodes. Drive My Car nommé aux Oscars dans la catégorie meilleur film. C’est une première pour un long-métrage d’un réalisateur japonais. La série Tokyo Vice sera diffusée sur HBO Max à partir du 7 avril. Il s’agit de l’adaptation du livre du journaliste Jake Adelstein. Les acteurs Hyun Bin et Son Ye-jin vont se marier. Ils jouaient ensemble dans le drama Crash Landing on You. La chaîne sud-coréenne KBS va protéger les animaux sur les tournages. Une polémique avait éclaté après la mort gratuite d’un cheval. Square Enix annonce une pluie de remakes et remasters. Dont la toute première sortie en Europe de Chrono Cross. Final Fantasy VI Pixel Remaster attendu le 23 février. Avec une bande originale réorchestrée, s’il vous plaît. Une streameuse sud-coréenne de 27 ans a mis fin à ses jours. Jo Jang-mi était harcelée en ligne car accusée d’être féministe. Des célébrités sud-coréennes posent en hanbok à cause des JO. Elles accusent la Chine de s’être approprié le vêtement.
■ LA SÉLECTION
Musique. Qu’est-ce qu’on veut ? Plus de CHAI ! Quand est-ce qu’on le veut ? Maintenant ! Après avoir exploré l’album Wink en long, en large et en travers tout au long de l’année dernière, les fans du quatuor féminin nippon commençaient à sentir le manque venir. Heureusement, tout vient à point à qui sait attendre. Après la sortie le mois dernier du formidable single Whole, chanson thème d’un drama de la NHK, voilà que les filles font une apparition sur le nouvel album de Shinichi Osawa, alias Mondo Grosso. Au sein de son Big World, sorti mardi, le producteur leur offre avec Oh No! un petit bout d’electro simple et efficace qui pourrait bien faire un tabac dans certaines soirées. Oserais-je dire que je préfère ce titre à Ping Pong!, le seul morceau de Wink qui ne sait pas trop ce qu’il fait là ? Peut-être…
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Cinéma. Imaginez : le manga Attache-moi !, mais avec Seohyun des Girls’ Generation. Non, je plaisante… Mais imaginez quand même. Si ce concept aussi choquant qu’intriguant a aiguisé votre curiosité, sachez que la chose existe en vrai, sous la forme d’un film Netflix. Sorti vendredi sur la plateforme de streaming, Love and Leashes, alias L’amour en laisse dans la langue de Brigitte Lahaie, met en scène ladite star de la K-pop sous les traits de Ji-woo, une employée de bureau qui va découvrir la passion secrète de son collègue Ji-hoo pour le SM. Adapté d’un webtoon signé Gyeoul, le pitch me rappelle surtout le manga de Ryuta Amazume, dans lequel, comme c’est le cas ici, la mise au jour de ces pratiques particulières a lieu à la suite d’un quiproquo. Pas sûr cependant que l’exploration aille aussi loin… Quoique. Réalisé par Park Hyun-jin, le film dure deux heures et fait jouer au côté de Seohyun le chanteur Lee Jun-young, également vu en tant qu’acteur dans le drama Netflix D.P.
En streaming. France Télévisions continue de cibler les amateurs de fictions asiatiques. Après avoir proposé plusieurs films d’animation japonaise et une sélection cinéma asiatique sur sa plateforme france.tv, le service public récidive avec l’un des premiers travaux d’Hayao Miyazaki, l’animé Conan, le fils du futur. Les 26 épisodes sont disponibles en streaming en plus d’être diffusés sur France 4, mais attention, il faudra se contenter de la VF et accepter le recadrage 16/9. L’animé Goldorak avait auparavant été diffusé sur les mêmes canaux.
■ L’AGENDA
🎥 Le cycle animation japonaise entamé à la rentrée 2021 aux cinémas mk2 Parnasse et Bibliothèque est toujours en cours. Pour s’y retrouver : les séances sont le samedi au premier, le dimanche au second (a priori). Une grande rétrospective studio Ghibli est en cours, et en VO s’il vous plaît. Rendez-vous le 19 février au mk2 Parnasse pour Mon voisin Totoro, et le 20 février au mk2 Bibliothèque pour Porco Rosso. Suivez le lien pour le reste de la programmation.
128/162 avenue de France, 75013 Paris (mk2 Bibliothèque)
11 rue Jules Chaplain, 75006 Paris (mk2 Parnasse)
✂️ La Maison de la culture du Japon à Paris propose jusqu’au 19 février une exposition sur l’architecture contemporaine. Quand la forme parle – Nouveaux courants architecturaux au Japon (1995-2020) donne à voir le travail de 35 agences d’architecture.
101 bis Quai Branly, 75015 Paris
🎥 L’association Hanabi renouvelle l’opération Les Saisons Hanabi cet hiver avec sept films proposés en salles jusqu’au 22 mars. Le concept est simple : les cinémas participants diffusent un film par jour pendant une semaine. Projections à Caussade, Quimper et Vannes à partir du 16 février, et dernier film à voir à Alès, Nanterre ou encore Toulouse le 15 février. Découvrez les films diffusés et la liste complète des salles en suivant le lien.
Plusieurs lieux en France
🎥 La Maison de la culture du Japon à Paris vous propose de passer Un an avec Tora san, personnage célèbre du cinéma japonais. La cinquantaine de films de la série C’est dur d’être un homme, narrant les aventures de ce “vagabond excentrique, fort en gueule et malheureux en amour”, réalisés pour la plupart par Yoji Yamada, sont projetés de janvier à décembre à partir du 15 janvier.
101 bis Quai Branly, 75015 Paris
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C’était Cyberia N°#031. A bientôt !
@presenceinwired